Le fruit du Baobab au Burkina Faso: un arbre de vie en Afrique

Le Fruit du baobab, aussi connu sous le nom  “pain de singe” est considéré comme un véritable garde-manger en Afrique. En effet, c’est à la fois un produit vivrier et de rente, car les revenus issus de sa production constituent le gagne-pain essentiel des populations rurales.

Caractéristiques et consommation du Baobab 
Scientifiquement appelé Adansonia Digitata, le baobab est l’arbre qui produit des fruits en coque de forme oblongue, couleur bronze, contenant des graines enrobées de pulpe crémeuse blanche nommée  “endocarpe “. Il appartient à la famille des bombacaceae. Historiquement, il s’agit d’un arbre à palabres, dit sacré, qui se retrouve dans le symbole de plusieurs pays africains car selon les us et coutumes, il ne peut être coupé sous peine de sacrilège, et fait office de  “lieu de rendez-vous des grands esprits” (L’Arbre Fétiche, Jean Pliya 1977). Plusieurs arguments font de ce produit une espèce fruitière très appréciée. Présent dans plusieurs parties du Continent (Sahel et Madagascar), le mot baobab vient de l’arabe “Bu hibab”, qui signifie fruit à plusieurs graines. Au Burkina Faso, on l’appelle aussi Toega, Sira Yiri ou Bokki, respectivement en mooré, jula et fulfudé (langues du pays). C’est un arbre imposant de par sa taille (7m de diamètre) et sa forme étalée. On le retrouve sur toute l’étendue du territoire burkinabé où il pousse de façon naturelle. Dans ce pays, les populations rurales vivent majoritairement de l’alimentation et de la commercialisation de son fruit. Son goût aigre-crémeux satisfait aussi bien les papilles des hommes que celles du singe, ce qui lui vaut l’appellation “pain de singe”.

Le baobab se régénère totalement par voie naturelle. Plus de 40% des revenus substantiels des populations proviennent desdits produits et environ 90% de burkinabés s’en servent pour la pharmacopée, ajoute-t-il. (Ecodufaso.com/ecodafrik). Le baobab est considéré comme l’arbre de vie en Afrique dans la mesure où toutes ses parties sont exploitées et utiles pour l’homme. En effet, de la racine, à la pulpe farineuse, en passant par le tronc, ses feuilles, sans oublier la coque du fruit ou ses tiges, tout l’ensemble renferme des vertus aussi bien nutritionnelles que pharmaceutiques. Notons que les feuilles constituent un met à part entière dont les burkinabé raffolent. D’après une étude (Bois et Forêts des Tropiques, 2010-P 27), 66% des sauces ont pour ingrédient de base les feuilles de baobab, dans le Centre-Nord. Fraîches, elles sont cuisinées pour la sauce tô; séchées, elles sont transformées en poudre et sont associées à d’autres aliments nutritifs comme le fonio, le sorgho et renferment beaucoup de vitamines. De la même manière que les feuilles, les jeunes plantules et racines sont consommées comme des asperges [TAÏTA et al.2005]. La pulpe est consommée crue, et peut être transformée en bouillie, biscuit, galette, caramel, confiture ou en jus. Si au Sénégal on ne présente plus le”jus de bouye”, il est connu sous l’appellation “Kinyoma”, “Twèdkom” ou “Gnimpiéma” respectivement en Bwamu, Mooré et Gourmantchéma (dialectes du Faso). Cette boisson sert d’édulcorant, donne du goût et enrichit les bouillies des enfants en bas âge, grâce à sa forte teneur en vitamines. Les graines de baobab quant à elles, produisent le soumbala, soumbara (Côte d’Ivoire, Guinée, Mali), afiti (Togo, Bénin) ou nététou (Sénégal) et de l’huile. L’huile est fortement consommée dans l’Est du pays (Matiacoali) alors que les autres régions (Bogandé) l’apprécient pour ses qualités médicinales.

La robustesse de cet arbre millénaire joue également sur la longévité de son fruit, pouvant atteindre 2.000 ans. L’huile de baobab extraite de ses graines est très bonne en cuisine ou en cosmétique et regorge une importante quantité d’acides gras essentiels (15%) et de protéines comparé à celle d’arachides. N’oublions que les lipides, les glucides et les protéines sont essentiels pour maintenir un certain équilibre sanitaire.
Il faut souligner entre autres vertus, que les fleurs du baobab sont une demeure pour les abeilles, qui se nourrissent de leur nectar et donnent du miel similaire au sirop d’érable. Rappelons que le sirop d’érable contient des antioxydants, régulateur du taux de glycémie dans le sang, réduisant le stress et prévenant contre le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires.
L’eau étant une ressource toujours rare dans certaines régions d’Afrique, la couverture du baobab sur la quasi totalité du Continent et surtout au Burkina Faso peut être un palliatif, car le tronc de cet arbre est une citerne naturelle (100.000 L). De ce fait, les populations rurales, nomades peuvent s’approvisionner aussi longtemps qu’ils sont en marge de points d’eau.

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AgriAction est une initiative qui vise à vulgariser les résultats de la recherche agricole auprès des agripreneurs, afin de les sensibiliser sur la production et consommation des cultures locales à forte valeur nutritive et génératrices de revenus, dont le baobab. Après une collecte des données, nous avons réalisé l’infographie ci-dessus que nous mettons à disposition des agripreneurs, chercheurs, acteurs du développement, entreprises et citoyens, dans le but de promouvoir ce fruits comme alternative pour améliorer la sécurité alimentaire du Pays.

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