Originaire du Nord de l’Inde, le Moringa oleifera est d’usage courant en médecine populaire et en alimentation dans les sociétés africaines et asiatiques. Ses feuilles sont consommées dans toute l’Afrique de l’Ouest. De nombreuses vertus sont conférées à cette plante : médicinales (antidiarrhéique, hypotensive, bactéricide, laxative) et purificatrice d’eau.
Au Sénégal, les zones de culture intensive du moringa sont Kolda et Ziguinchor. Les graines sont semées pendant la saison des pluies et l’on peut voir la racine se former juste trois semaines après leur mise sous terre. La culture du moringa demande une irrigation constante pendant toute la durée du processus avant la récolte des feuilles. Le période de récole se fait entre Juin et Septembre.
Les feuilles sont généralement consommées cuites sous forme d’une sauce appelée Mbuum accompagnant le couscous à base de céréales composés de mil, maïs ou riz (cf. recettes du Sénégal du projet IPGRI Légumes feuilles). Les feuilles sont utilisées fraîches ou séchées et réduites en poudre.
Parfois appelé « arbre de vie », « arbre du paradis » ou Nébéday en Wolof en raison de ses vertus environnementales, médicinales et alimentaires exceptionnelles, le moringa est un arbre à usages multiples dont les feuilles, fleurs, fruits, écorces et racines peuvent être consommés directement. Ses qualités nutritionnelles sont de plus en plus reconnues et pourraient représenter une solution efficace dans le cadre de la lutte contre la malnutrition.
Le moringa, un trésor nutritionnel
La richesse des feuilles de moringa en certains éléments nutritifs, notamment en protéines, en calcium et en fer a conduit à introduire les produits du Moringa oleifera dans les programmes de lutte contre la malnutrition. C’est ainsi qu’en 1997 une ONG américaine en collaboration avec une ONG sénégalaise ont démarré un projet pilote dénommé « Projet de récupération nutritionnelle des enfants, des femmes enceintes et des femmes allaitantes ». Une évaluation du projet en 1998, par des témoignages de la population et d’agents de santé, montre une certaine efficacité de la poudre des feuilles de Moringa dans la prévention de la malnutrition et dans la récupération des enfants malnutris.
Pour évaluer la valeur nutritionnelle du Moringa Oleifera, les chercheurs de Laboratoire de Nutrition du département de Biologie animal de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont procédé à l’analyse chimique de certains produits (les gousses fraîches, les feuilles fraîches, les fleurs fraîches, la poudre des feuilles). Ils ont ainsi déterminé la biodisponibilité du fer de la poudre des feuilles de Moringa Oleifera et de plats traditionnels sénégalais (bouillie de mil, de fonio, Ceere Mbuum) enrichis ou non avec la poudre.
L’analyse chimique a démontré que les produits de Moringa Oleifera sont riches en protéines (feuilles, fleurs, poudre). Il en ressort également que les gousses sont plus riches en matières grasses et apportent plus d’énergie que les autres produits du Moringa. L’analyse des minéraux a montré que les produits de Moringa oleifera sont riches en calcium pour les macronutriments et en fer pour les oligoéléments. La détermination de la biodisponibilité du fer de la poudre des feuilles et des plats enrichis avec la poudre montre une faible biodisponibilité. Ceci montre que le fer contenu dans la poudre des feuilles séchées pourrait provenir d’une contamination et/ ou de l’existence d’inhibiteurs de l’absorption du fer. L’enrichissement des plats avec la poudre des feuilles augmente les teneurs en protéines et en fer (sauf pour la bouillie de mil).
En conclusion la poudre de Moringa oleifera est riche en protéines et en fer qui néanmoins reste peu biodisponible. L’enrichissement des plats avec la poudre des feuilles améliore les teneurs en protéines mais influe peu sur le contenu en fer biodisponible.
AgriAction est une initiative qui vise à vulgariser les résultats de la recherche agricole auprès des agripreneurs, afin de les sensibiliser sur la production et consommation des cultures locales à forte valeur nutritive et génératrices de revenus, dont le moringa. Après une collecte des données, nous avons réalisé l’infographie ci-dessus que nous mettons à disposition des agripreneurs, chercheurs, acteurs du développement, entreprises et citoyens, dans le but de promouvoir ce fruits comme alternative pour améliorer la sécurité alimentaire du Pays.